Catherine McClellan, Ph. D., psychologue pour enfants à l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland, discute de l’importance de bonnes habitudes de sommeil et de la manière dont le sommeil et la santé mentale sont liés.
Maggie McKay (hôte) : Saviez-vous que la durée et la qualité du sommeil ont un impact direct sur la santé mentale? Pour les enfants, leur cerveau en développement peut être particulièrement touché. Aujourd’hui, notre invitée est la Dre Katherine McClellan de l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland. Elle est psychologue pour enfants, et elle vient nous parler de l’importance de bonnes habitudes de sommeil et de la façon dont le sommeil et la santé mentale sont liés.
Hôte : Bienvenue dans « Healing Heroes PDX », la série de balados des spécialistes de l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland. Merci beaucoup d’être avec nous aujourd’hui, Dre McClellan. J’ai hâte d’en savoir plus à ce sujet, de comprendre pourquoi le sommeil est important pour la santé mentale d’un enfant. Je n’avais jamais vraiment pensé à ça. Mais pour commencer, pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre rôle en tant que psychologue pédiatrique à l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland?
Catherine McClellan, Ph. D. : Absolument et merci beaucoup de me recevoir. J’ai beaucoup de rôles différents ici à l’Hôpital Shriners de Portland. Mais dans l’ensemble, mon travail est d’aider les patients et les enfants à obtenir les meilleurs résultats possibles de leurs soins. Cela inclut de s’assurer que nous prêtons attention et surveillons la santé comportementale ou le bien-être mental de nos patients, en plus de leur bien-être physique et de leur santé orthopédique.
Hôte : Et comment la santé mentale et le sommeil sont-ils liés?
Catherine McClellan, Ph. D. : C’est une excellente question. Le sommeil est quelque chose que nous appelons un impératif biologique. Vous pouvez considérer le sommeil comme quelque chose de similaire à la nourriture. Nous avons donc besoin de nutrition pour prospérer, grandir et faire de notre mieux. Il en est exactement de même pour le sommeil. Ne pas dormir suffisamment a de nombreux impacts sur votre cerveau et votre santé mentale. En particulier, nous savons qu’un sommeil insuffisant affecte à la fois notre cortex préfrontal, qui est une partie de notre cerveau qui nous aide à gérer les comportements impulsifs et à nous concentrer sur nos actions, ainsi que sur notre amygdale, ce que nous appelons parfois notre centre émotionnel. Ainsi, en plus de ne pas pouvoir nous concentrer lorsque nous ne dormons pas suffisamment, nous savons également que les gens sont plus susceptibles de se sentir anxieux et déprimés, irritables ou de mauvaise humeur. Simplement parce que nous courons avec un réservoir vide et que nous n’avons tout simplement pas les ressources pour repousser certains de ces sentiments.
Hôte : Bien. Et quelles tendances avez-vous remarquées en matière de santé mentale ou de sommeil chez les enfants?
Catherine McClellan, Ph. D. : Eh bien, je pense que nous sommes tous assez conscients de la façon dont la pandémie a perturbé la santé mentale ainsi que les habitudes de sommeil de bon nombre de nos jeunes. Il y a eu une période pendant la pandémie où de nombreux adolescents étaient revenus à des horaires nocturnes. Je pense qu’en ce moment, l’une des tendances les plus importantes est à quel point il peut être difficile pour les adolescents d’obtenir tout le sommeil dont ils ont besoin. La plupart des adolescents ont besoin d’environ huit heures et demie à neuf heures de sommeil par nuit. Les écoles secondaires commencent généralement très tôt, plus tôt que les écoles primaires et les universités, avec 7 h 30 comme heure de début moyenne nationale pour les écoles secondaires.
Hôte : 7 h 30?
Catherine McClellan, Ph. D. : 7 h 30. N’est-ce pas incroyable?
Hôte : Oh mon Dieu. Je ne veux même pas me lever si tôt, et je suis une adulte.
Catherine McClellan, Ph. D. : Je peux comprendre. C’est particulièrement difficile pour les adolescents qui, naturellement, en raison des changements de leur biologie et de leur développement, ont tendance à s’endormir plus tard. Souvent, ils ne se sentent même pas fatigués avant 23 h ou minuit. Donc, se lever à temps pour aller à l’école est vraiment difficile et les enfants n’ont tout simplement pas assez d’occasions d’obtenir les heures de sommeil dont ils ont besoin.
Hôte : Alors, Dre McClellan, pourquoi le sommeil est-il important pour un enfant en développement? Quel rôle joue-t-il?
Catherine McClellan, Ph. D. : Dormir suffisamment donne à nos enfants la meilleure opportunité d’apprendre du monde qui les entoure, et c’est vraiment leur travail et leur tâche de développement. Sans suffisamment de sommeil, les enfants peuvent avoir du mal à se concentrer. En fait, de nombreux enfants peuvent avoir l’air d’avoir des symptômes de TDAH, y compris d’hyperactivité, alors qu’en réalité leur cerveau n’a tout simplement pas assez de sommeil pour faire tout son travail.
Lorsque l’apprentissage est plus difficile, de nombreux enfants peuvent commencer à développer des sentiments de faible estime de soi. Cela peut se traduire par des sentiments ultérieurs de dépression et d’anxiété, car les enfants ne sont pas nécessairement capables de suivre leurs pairs et de gérer leurs émotions lorsqu’ils ne dorment pas suffisamment.
Hôte : Lorsque nous parlons de l’enfant en développement, de quels âges parlons-nous? De la naissance au secondaire ou à l’université ou quoi?
Catherine McClellan, Ph. D. : Absolument. Vous savez, notre cerveau continue de se développer jusqu’à la fin de la vingtaine, en particulier dans la zone du cortex préfrontal. Je me concentre en ce moment sur une sorte de 0 à 18 ans quand on parle de sommeil.
Hôte : Et quels sont les contributeurs courants au mauvais sommeil?
Catherine McClellan, Ph. D. : Il existe des facteurs internes qui peuvent avoir un impact sur le sommeil, comme les tendances à l’apnée du sommeil ou d’autres difficultés. Mais les plus grands contributeurs sont vraiment les facteurs externes, soit l’environnement externe dans lequel nous vivons tous. Nous savons donc que des choses comme les médias électroniques sont utilisés tard dans la soirée, les heures et les horaires de début d’école sont trop tôt… Par exemple, si vous avez une tonne d’événements sportifs ou d’autres événements familiaux, vous avez parfois des horaires qui ne permettent tout simplement pas assez de temps pour dormir. Ces facteurs sont parmi les plus grands contributeurs. Heureusement, certains de ces facteurs sont modifiables.
Hôte : Qu’en est-il du régime alimentaire des enfants et de l’heure à laquelle ils soupent, par exemple?
Catherine McClellan, Ph. D. : Nous voulons certainement laisser aux enfants suffisamment de temps pour qu’ils puissent prendre un repas complet et digérer, sans s’endormir trop affamés ou trop pleins. Bien sûr, nous devons vraiment faire attention à la caféine, car nous savons que cela peut avoir un impact important sur le sommeil.
Hôte : Avez-vous des conseils à donner aux familles qui se posent des questions sur la santé mentale ou les soins du sommeil chez les enfants?
Catherine McClellan, Ph. D. : Si j’avais un conseil à donner à une famille, je voudrais parler de quelque chose qui s’appelle l’ancrage de l’heure de réveil. Il existe de nombreuses techniques et mesures différentes que vous pouvez prendre pour améliorer le temps de sommeil. Mais généralement, vous souhaitez travailler avec une étape à la fois, afin d’être sûr que cela fonctionne avant d’introduire une technique différente.
Donc, en ancrant l’heure de réveil, vous maintenez votre heure de réveil cohérente. C’est la meilleure étape quand vous travaillez sur le sommeil. Pas beaucoup de variation la fin de semaine, jusqu’à deux heures pour les étudiants qui doivent se lever tôt. Mais en général, si vous vous levez à peu près à la même heure chaque jour, vous avez la possibilité de développer votre envie de dormir ou votre soif de sommeil. C’est un peu comme manger. Si vous avez une énorme collation avant le souper, vous n’aurez vraiment pas très faim ou ne pourrez pas manger un bon repas. Donc, en ancrant l’heure de réveil et en évitant les siestes, vous augmentez cette pression de sommeil chez les adultes. Cela signifie que vous devez être éveillé pendant environ 16 heures avant d’être suffisamment fatigué pour vous endormir. Chez les enfants, cela peut être beaucoup moins. Mais en évitant les siestes et en gardant cette heure de réveil à peu près la même chaque matin, les enfants et les adultes peuvent être suffisamment fatigués pour s’endormir quand il est temps.
Hôte : Faut-il se coucher à la même heure tous les jours sauf la fin de semaine?
Catherine McClellan, Ph. D. : C’est l’idéal. Mais si vous ne pouvez vous concentrer que sur une étape à la fois, je commencerais toujours par ancrer cette heure de réveil.
Hôte : Dre McClellan, en terminant, y a-t-il autre chose que vous aimeriez partager et que nous n’avons pas couvert?
Catherine McClellan, Ph. D. : La seule chose que j’aimerais partager, c’est que souvent, les enfants peuvent avoir l’air d’avoir de graves problèmes de santé mentale, comme la dépression, l’anxiété, des symptômes du TDAH, une mauvaise prise de décision, l’impulsivité. Beaucoup de ces conditions reflètent en fait simplement que les enfants ne dorment pas assez. S’il y a une chose sur laquelle vous pouvez vous concentrer dans le cadre de votre rôle parental ou aider vos enfants à développer des compétences, s’assurer qu’ils apprennent à bien dormir est l’un des cadeaux les plus importants que vous puissiez leur offrir.
Hôte : Merci beaucoup d’avoir été avec nous aujourd’hui et d’avoir pris le temps de partager toutes ces informations utiles. Je suis sûre que vous avez aidé beaucoup de parents et d’enfants. C’est très apprécié.
Catherine McClellan, Ph. D. : Merci.
C’était la Dre Catherine McClellan. Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre site Internet au shrinersportland.org. Encore une fois, shrinersportland.org. Si vous avez trouvé ce balado utile, partagez-le sur vos réseaux sociaux et consultez l’intégralité de notre bibliothèque de balados pour les sujets qui vous intéressent. Et cela conclut cet épisode de « Healing Heroes PDX » avec l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland.
À propos de l’invité(e)
Catherine McClellan, Ph.D.
Catherine McClellan, Ph. D., a rejoint l’équipe médicale de l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland en 2020. Elle travaille en étroite collaboration avec les fournisseurs de soins et l’équipe de santé comportementale pour apporter un soutien émotionnel et comportemental aux patients. La Dre McClellan a rejoint l’équipe de l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland après avoir travaillé au Metropolitan Pediatrics de Beaverton, dans l’Oregon, où elle fournissait un large éventail de services d’évaluation, de triage et de thérapie aux patients pédiatriques.
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